Les artistes-auteurs qui perçoivent des revenus artistiques associés à la création d’œuvres de l’esprit, et ce peu importe leur branche (arts plastiques et visuels, écrit, musique, photographie, audiovisuelle…), déclarent leurs revenus soit en Bénéfices non commerciaux (BNC) soit en Traitements et Salaires (TS).
- Le régime des Bénéfices non commerciaux est le régime des artistes-auteurs immatriculés avec un Siret qui éditent des factures.
- Le régime des Traitements et Salaires est le régime applicable aux artistes-auteurs qui perçoivent des revenus issus de la cession de leurs droits d’auteur ET qui sont versés par des tiers dits EPO (éditeurs, producteurs, organisme de gestion collective). Les artistes-auteurs peuvent choisir de renoncer au régime des traitements et salaires et déclarer la totalité de leurs revenus en BNC. Cette option est valable pour l’année au titre de laquelle elle est exercée et pour les 2 années consécutives.£
⚠ ATTENTION : Seuls les droits d’auteurs versés par des éditeurs, producteurs ou organismes de gestion collective sont déclarés en traitements et salaires (TS). Les autres rémunérations perçues par les artistes-auteurs sont déclarées en bénéfices non commerciaux (BNC) (ventes ou locations d’œuvres originales, bourses et commandes, résidences, activités accessoires…)
♥ Bon à savoir : Les artistes-auteurs peuvent déclarer leurs revenus socialement et fiscalement à la fois en bénéfices non commerciaux (BNC) et en traitement et salaire (TS) : ils déclarent alors en Mixte.
LE CHOIX DU RÉGIME FISCAL
LE RÉGIME SPÉCIAL MICRO-BNC
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Le régime spécial micro-BNC est un régime fiscal simplifié destiné aux artistes-auteur·ices dont les recettes annuelles n’excèdent pas un certain plafond légal : 77 700 €. Il permet une déclaration allégée, tant sur le plan comptable que fiscal.
Dans ce régime, l’artiste-auteur·ice ne déclare à l’administration fiscale que le montant total de ses recettes brutes hors taxes, c’est-à-dire l’ensemble des sommes encaissées au titre de son activité artistique hors TVA. L’administration applique ensuite automatiquement un abattement forfaitaire de 34 %, considéré comme représentant l’ensemble des frais professionnels (achats de matériel, logiciels, fournitures, déplacements, documentation, location d’atelier, etc.). Le revenu imposable est donc calculé uniquement sur les 66 % restants.
→ CONDITIONS :
- Percevoir des revenus artistiques issus de la création d’œuvre de l’esprit
- Se déclarer auprès du Guichet unique des entreprises pour obtenir un numéro de Siret et un code APE
- Percevoir un montant brut de recette HT qui n’excède pas 77 700 € pour l’année 2024
→ EXEMPLES :
Une illustratrice encaisse 10 000 € HT de ventes de dessins et d’illustrations.
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- Elle déclare 10 000 €.
- L’administration applique un abattement de 34 %, soit 3 400 €.
- Son revenu imposable sera donc de 6 600 €.
⚠ ATTENTION : Le choix du régime fiscal impact également le montant de vos cotisations sociales. Pour en savoir plus nous vous invitons à consulter notre fiche pratique dédiée « L’assiette sociale des artistes-auteurs »
LE RÉGIME DE LA DÉCLARATION CONTRÔLÉE OU FRAIS RÉEL
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Le régime de la déclaration contrôlée est un régime fiscal permettant aux artistes-auteur·ices de déclarer leur revenu sur la base de leurs recettes et dépenses réelles réalisées entre le 1er janvier et le 31 décembre. Contrairement au micro-BNC, qui applique un abattement forfaitaire, ce régime impose de tenir une comptabilité complète et détaillée, mais peut s’avérer avantageux lorsque les frais professionnels sont élevés.
Le bénéfice imposable (ou le déficit) correspond au bénéfice net réalisé au cours de l’année civile, c’est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre.
Il se calcule ainsi : Bénéfice imposable = Recettes professionnelles – Dépenses professionnelles réelles
Ce régime permet donc de déduire l’ensemble des frais nécessaires à l’activité artistique :
- Matériel et outils professionnels : achat d’appareils photo, ordinateurs, logiciels, pinceaux, toiles, tablettes graphiques…
- Frais d’atelier ou de bureau : loyer, charges, chauffage, électricité, petites réparations.
- Fournitures et consommables artistiques : encres, papiers, peintures, matériaux de sculpture, etc.
- Frais de production : tirages, impressions, moulages, encadrements.
- Déplacements professionnels : train, voiture, hébergement, restauration lors de déplacements liés à l’activité.
- Assurances professionnelles.
- Documentation et formations : livres spécialisés, abonnements, formations artistiques ou techniques.
- Frais administratifs : comptable, banque, internet, téléphone professionnel.
→ CONDITIONS :
- Percevoir des revenus artistiques issus de la création d’œuvre de l’esprit
- Se déclarer auprès du Guichet unique des entreprises pour obtenir un numéro de Siret et un code APE
- Applicable sans conditions de montant brut de recette HT
- Cotisation et contributions sociales : dispense possible sous réserve de produire une dispense de précompte au diffuseur
→ OBLIGATIONS :
- la tenue d’un livre de recettes (encaissements détaillés),
- un registre des dépenses professionnelles avec justificatifs,
- un journal et un grand livre en comptabilité d’engagement (au choix),
- la tenue d’un registre des immobilisations et amortissements (pour le matériel durable),
- la conservation de toutes les factures, contrats et pièces comptables.
♥ Bon à savoir : Dans le cadre de la tenue de votre comptabilité il vous est alors possible :
- De faire appel à un cabinet d’expertise-comptable;
- Adhérer à une AGA (Association de gestion agréée);
- Utiliser un journal normé de comptabilité type Exacompta;
- Utiliser un logiciel agréé de comptabilité. La Maison des Artistes dispose d’un partenariat avec Indy pour lequel les adhérent.es bénéficient de trois mois gratuité.
→ EXEMPLES :
Un·e photographe encaisse 25 000 € et a 12 000 € de frais (matériel, déplacements pour reportages, logiciels). Son bénéfice imposable est de 13 000 €
⚠ ATTENTION : Le choix du régime fiscal impact également le montant de vos cotisations sociales. Pour en savoir plus nous vous invitons à consulter notre fiche pratique dédiée « L’assiette sociale des artistes-auteurs »
LE RÉGIME DES TRAITEMENTS ET SALAIRES
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Le régime des traitements et salaires s’applique uniquement aux artistes qui tirent leurs revenus de la cession de leurs droits d’auteur et dont les revenus sont versés par des EPOs (Editeurs – Producteurs – Organismes de gestion collective).
Cette exception est prévue par l’article 93-1 quater du code général des impôts. Dans le cadre de droits d’auteurs déclarés en traitement et salaire (TS) une déduction forfaitaire de 10 % au titre des frais professionnels sera calculée par l’administration fiscale. Les artistes-auteurs peuvent aussi opter pour la déduction des frais réel.
Lorsqu’un artiste-auteur déclare ses revenus en traitements et salaires il est soumis au précompte. Cela veut dire que le versement de ses cotisations et contributions sociales auprès de l’URSSAF du Limousi est effectué par son diffuseur. Le diffuseur précompte les cotisations et les reversent pour le compte de l’artiste-auteur à l’Urssaf lors de ses déclarations trimestrielles.
♥ Bon à savoir : Lorsque les revenus des artistes-auteur.ices sont précomptés, le diffuseur se doit de remettre obligatoirement à l’artiste une certification de précompte à l’artiste-auteur.ice. Celle-ci atteste du bon versement de ses cotisations et contributions sociales auprès de l’URSSAF du Limousin.
→ CONDITIONS :
- Percevoir des revenus artistiques issus de la cession de droits d’auteur
- Pas d’obligation déclarative auprès du guichet unique des entreprises.
- Aucun seuil de revenus
- Possibilité de choisir entre une déduction forfaitaire de 10% ou pour une déduction des frais réel.
⚠ ATTENTION : Si vous résidez en France les droits d’auteur en provenance de l’étranger sont imposables en France. Vous pouvez déclarer vos droits d’auteur en provenance de l’étranger en traitements et salaires avec vos droits d’auteur de source française.
♥ Bon à savoir : Il existe une tolérance fiscale pour les revenus perçus de l’étranger qui peuvent faire l’objet d’une déclaration en traitements et salaires sans être précomptés. Toutes les explications relatives à ce cas particulier et aux modalités déclaratives sont indiquées dans votre portail artistes-auteurs.urssaf.fr.
Association de gestion agréée (AGA) :
La loi de finances a mis fin à la majoration de 25 % pour non-adhésion à une AGA. Cette suppression est effective au 1er janvier 2024 avec la suppression de la majoration sur les revenus de 2023.
Le compte bancaire professionnel :
Les artistes-auteurs n’ont pas pour obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel. En revanche dès lors que les revenus dépassent pendant 2 années civiles consécutives un montant de 10 000 €, il est obligatoire d’avoir un compte bancaire dédié à l’activité.
♥ Bon à savoir : Un compte bancaire dédié n’est pas un compte professionnel il peut s’agir d’un compte courant.
Textes de références